Portrait de Gaëla Rault, créatrice des Bijoux de Salomée, par Caroline Libbrecht- République de Seine-et-Marne

Portrait de Gaëla Rault, créatrice des Bijoux de Salomée, par Caroline Libbrecht- République de Seine-et-Marne

Gaëla Rault, une brodeuse de bijoux raffinés.

Membre de Jeux de Dames depuis 2018, Gaëla Rault s’est spécialisée dans les bijoux brodés à la main, au point de Lunéville, dans la plus pure tradition du savoir-faire français. Rencontre.

Avec la broderie comme fil conducteur, Gaëla Rault est passée de la conception à la création. Diplômée de l’école Duperré et de l’école Boulle, elle a travaillé pour Jean-Paul Gaultier avant de rejoindre un des cinq grands ateliers de broderie française: «Pendant 20 ans, j’ai imaginé des broderies pour des maisons de haute couture et je les dessinais à la main. Mes croquis codifiés servaient ensuite à broder avec précision les vêtements, notamment les robes de mariées.» Évoluant dans cet environnement empreint de savoir-faire et piquée de curiosité, elle a appris le point de Lunéville au contact des brodeuses, à l’atelier: «Je n’ai pas leur rapidité, mais je sais le faire. La technique s’apprend, ensuite c’est de l’entraînement», résume-t-elle avec simplicité.

Des yeux au bout des doigts.

Qu’est-ce que le point de Lunéville? Cette technique de broderie, apparue à Lunéville (Grand-Est) au début du 19e siècle, imite certaines dentelles comme celles de Venise ou de Bruges sur du tulle de coton. Cette méthode qui permet de broder de la perle et de la paillette a pris son essor avec les Années folles et a connu un coup d’arrêt avec la crise de 1929. Après la seconde guerre mondiale, elle est revenue en force grâce aux maisons de haute couture.

Toute la difficulté de la broderie de Lunéville, c’est qu’elle s’exécute sur l’envers: cette technique dite «à l’aveugle» suppose que la brodeuse a «des yeux au bout des doigts»: une main tient le crochet de Lunéville (une fine pointe courbée, telle un hameçon) et l’autre main, placée sous le métier à broder, fait avancer les perles, principalement en verre, parfois en métal. Quand on observe les doigts de Gaëla Rault s’activer mécaniquement, le crochet enfilant les fournitures les unes après les autres, on devine l’ampleur de la tâche et le temps passé à acquérir le geste, extrêmement précis: «Tout se fait au doigt, au toucher. On ne voit pas ce qu’on brode, sauf si le tissu est transparent. Puis on retourne l’ouvrage».

Deux gammes de bijoux

De fil en aiguille, elle a monté la marque Les Bijoux de Salomée. «À l’époque, je faisais de la danse orientale. Je voulais broder mon costume, lorsque je suis tombée enceinte de ma fille Salomée. Est née l’idée de réaliser des bijoux.» En parallèle, l’artiste réalise aujourd’hui des tableaux brodés, c’est-à-dire des compositions également réalisées au crochet de Lunéville qu’elle encadre. En quête de nouveautés et soucieuse de s’adresser au plus grand nombre, elle a lancé une ligne de bijoux baptisée Les petites Salomée. Son objectif: obtenir une gamme plus accessible, tout en utilisant le même savoir-faire que pour les pièces d’exception. Sélectionnée au sein du pôle Artisans d’Art, Gaëla Rault expose quelques-unes de ses pièces pendant six mois, au nouveau centre Mc Arthur Glen, près de Giverny (Eure).

Caroline Libbrecht

Article de La République de Seine-et-Marne

Où la retrouver?

Site internet: www.lesbijouxdesalomee.fr

Visite de l’atelier, sur demande.

Les bijoux de Salomée à l’honneur dans le « Ouest France »

Les bijoux de Salomée à l’honneur dans le « Ouest France »

L’exposition des bijoux de Salomée à la galerie des créateurs dans le magnifique village de Touques, à deux pas de Deauville, n’est pas passée inaperçue ! Les bijoux brodés de la créatrice Gaëla Rault ont retenu toute l’attention des journalistes qui lui ont consacré un article dans le « Ouest France »… Extrait !

À la Galerie des créateurs, l’association Créaculture décline une série de créations originales autour du thème « Pages de mode ». Pièces uniques et raffinées, les bijoux de Salomée sont fabriqués par Gaëla Rault, une Parisienne bretonne. « Je suis une brodeuse artistique qui travaille pour la haute couture. Je suis maintenant assez connue grâce à mon site internet, où je présente mes bagues, bracelets et colliers. Je travaille au crochet de Lunéville ou à la main. Broder des paillettes sur des dentelles, par exemple, demande un certain savoir-faire. » Le résultat est bluffant, pour une production finale originale, pleine de délicatesse et de légèreté. « C’est un long travail d’orfèvre », confie Gaëla Rault.

Jusqu’au 21 novembre, exposition visible du vendredi au lundi, de 15 h à 19 h, à la Galerie. Entrée libre.

Source : Le ouest France

Interview : Gaëla Rault, créatrice des bijoux de Salomée !

Interview : Gaëla Rault, créatrice des bijoux de Salomée !

Son nom ? Gaëla Rault. Elle est la créatrice des bijoux de Salomée, une collection rare et précieuse de bijoux brodés dans la plus pure tradition de l’artisanat français. Son parcours, ses influences, son savoir-faire, ses ambitions… Elle nous dit tout !

Racontez-nous un peu votre parcours…
Je suis née et j’ai grandi à Paris. Je n’ai jamais rien envisagé d’autre que d’être dans la création ou le dessin…  Mes parents l’ont su très vite et ils m’ont encouragé très tôt en me permettant de suivre des cours de dessin, et j’ai passé un bac spécialisé en arts appliqués !

gaela_itv2Puis vous avez poursuivi vos études dans quelles écoles ?
J’ai décroché un diplôme des métiers d’art création textile option broderie à l’école Duperré et un diplôme des métiers d’art de l’habitat option tapisserie à l’école Boulle.

Où avez-vous travaillé à la sortie de vos études ?
J’ai fait de la restauration de broderies pour un défilé de Jean Paul Gaultier, j’ai également été styliste textile et j’ai aussi encadré une équipe de tapissiers pour la réfection des salons de la présidence de la République du Cameroun… Et actuellement je suis dessinatrice pour les broderies de luxe, prêt-à-porter et haute couture pour une grande maison de broderie de la Place de Paris.

Et ça ne vous suffit pas… Il faut que vous lanciez votre propre collection de bijoux !
Oui (rires). C’est viscéral, j’ai une telle passion pour la broderie que je voulais créer mes propres pièces. J’ai donc fait mon atelier à domicile rempli de matières, de machines, de bustes, de livres, de photos, de dessins… Et je me suis lancée !

gaela_itv3Qu’est-ce qui vous plait tant dans l’artisanat ?
Le fait main reflète le caractère, la personnalité de l’individu qui crée avec la possibilité de retranscrire son univers à travers son œuvre. J’ai appris la patience, qualité nécessaire à mon travail, que je ne possédais pas forcément avant…

 

Justement, un bijou nécessite beaucoup de temps de broderie ?
Tout dépend des pièces… Mais il faut compter de 5 à 40 heures en moyenne ! Mais ce n’est pas tout… Il y a  la création en amont pour la mise en place d’une idée qui peut me prendre plusieurs jours avec le dessin, la sélection des matières, le choix des finitions. Je ne laisse rien au hasard.

Pour finir, dites-nous quels sont vos projets…
Je vais dévoiler une toute nouvelle collection de bagues, je suis en pourparlers pour une exposition de mes bijoux au Brésil et j’étudie des propositions de partenariats avec des artistes…

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