UN TANDEM POÉTIQUE [DE CHOC] Gaëla RAULT et Frédérique TILLY
Les doigts font danser le crochet de Lunéville à travers le tulle illusion, les perles dessinent une arabesque, comme par magie.
Le travail de Gaëla Rault révèle au grand jour des savoir-faire rares : si la broderie, pour vous, ce sont les napperons de grand- mère ou les alphabets au point de croix, vous n’êtes pas au bout de vos surprises !
Son enfance passée à St-Pierre- et-Miquelon lui a donné un goût certain pour l’indépendance.
Frédérique Tilly a l’âme d’une artiste. Après avoir passé un bon nombre d’années comme conseillère technique du rayon « quincaillerie » au BHV de Rivoli, elle vit un coup de foudre pas banal. Alors qu’elle aide une amie sculptrice à transporter ses créations chez le bronzier pour le ciselage, elle découvre en elle une familiarité tout à fait singulière avec l’atelier, les outils, les gestes et la matière.
Comme si elle y avait travaillé depuis toujours. Ou dans une vie antérieure ?
Passée par l’école Duperré et l’école Boulle, Gaëla s’initie ensuite au crochet de Lunéville, à ses heures perdues, auprès des brodeuses de la maison pour laquelle elle travaille en tant que dessinatrice textile.
Elle apprend l’art de la patience et de la minutie. Férue des jeux d’ombres et de lumières, elle aime créer des univers poétiques tout en transparence et en délicatesse.
La naissance de sa fille Salomée marque un tournant décisif dans son parcours professionnel et artistique. « Les bijoux de Salomée » voient alors le jour : des créations sur mesure de perles et fils d’or entrelacés, des tableaux précieux et des galons anciens brodés.
Gaëla imagine aussi « les petites Salomée », une collection de bijoux accessible aux bourses plus modestes, mais tout aussi belle.
Après avoir approfondi ses connaissances techniques dans plusieurs ateliers de restauration et de création, Frédérique s’installe à son compte en tant que bronzier d’art.
Elle a trouvé tout naturellement sa place de femme dans un monde d’hommes.
Le bronze, le cuivre, le laiton et l’argent prennent vie sous ses doigts agiles : bijoux, art de la table, objets de décoration, chaque création révèle la chaleur et la souplesse de la matière.
Gaëla découvre le travail de Frédérique dans le cadre de l’association Jeux de Dames qui soutient la création féminine à Fontainebleau.
Mais comment travailler ensemble ? L’idée fait son chemin, petit à petit. Et la collaboration, en germe depuis quelques mois, finit par éclore pour de bon dans l’atelier de Frédérique. Comme une évidence.
Se célèbre alors le mariage des contraires : le massif et l’aérien, le plein et le vide, la ligne et la courbe.
Cette harmonie unique ouvre les horizons des deux créatrices. Le voyage les mènera loin, sans aucun doute!
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